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"Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu"

Si Jésus dit oui, il est favorable à l’occupant romain. Il est ‘collabo’. Donc il va se couper des Zélotes, les terroristes de l’époque voulant bouter les Romains dehors. S’il dit non, il entre en guerre avec l’empire Romain et là il devient un Messie politique (et pas spirituel), ce qu’il n’a jamais voulu être.

 

Alors, que répondre ? « hypocrites ! », dit Jésus. En effet, eux aussi paient l’impôt à César, car ils acceptent le joug romain. Alors pourquoi lui posent-ils la question ? pour le déstabiliser, pour qu’il se taise… on a fait taire des prophètes dans le passé (comme Jérémie). On a ‘cassé’ le feu spirituel de leur Parole aux yeux de la population, en les classant politiquement (Zélotes ou collabos) !  Et Jésus répond : « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Commentons ! Que signifie ‘Rendre à César’ ? pourquoi faut-il ‘rendre’ ? Car César (la société civile et politique) nous a donné beaucoup : la sécurité, la paix sociale, l’éducation, le partage des richesses, les soins de santé, etc... Heureusement qu’elle est là ! Qui peut la fuir ? se retrancher dans une Ile parce que c’est demain, ce serait l’apocalypse ? C’est la tentation aujourd’hui ! Il nous faut nous engager en elle et redonner à César ce qu’il nous a donné. C’est La voie chrétienne !

 

Paul le dit : « Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu… car (l’autorité) Car elle est au service de Dieu pour t’inciter au bien… C’est pour cette raison aussi que vous payez des impôts : ceux qui les perçoivent sont des ministres de Dieu quand ils s’appliquent à cette tâche… Rendez à chacun ce qui lui est dû » (Romains 13) La société et l’Etat sont structurants de notre vie ! Mais s’il ne le fait pas bien, on pourra en conscience le contester, car Dieu lui a ‘prêté’ cette autorité pour faire le bien ! 

 

D'autre part, « rendez à Dieu ce qui est à Dieu »…Pourquoi faut-il rendre à Dieu ? Car il nous a donné beaucoup : la vie humaine, la foi, l’espérance, la guérison spirituelle peut-être, etc… . Il nous faut le lui rendre et nous engager pour lui… c’est la prière du Psaume 116 (115) : Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce… Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple. »

Mais les deux autorités (César et Dieu) ne sont pas du même ordre, l’un politique, l’autre transcendant à la politique et au social… Observons-les à leur juste place ! Et nous tiendrons notre vocation chrétienne !

 

 

+ Père jean-Michel Moysan, curé