· 

Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. (Jean 6, 51)

Remplaçons Le mot ‘chair’ par ‘humanité’. Ici la lecture est donc plus limpide : «si vous ne vous nourrissez pas de l’humanité du Fils de L’homme… vous n’aurez pas la vie en vous » ! Nous sommes appelés à nous nous nourrir de la vie humaine de Jésus, de sa Foi devenue chair, de son Espérance devenue chair et de sa Charité allant jusqu’au bout devenue chair, une chair ayant souffert et traversé la mort. C’est cela qui nous rend vivant de ‘vie éternelle’.

L’humanité de Jésus fils de Dieu, est notre point de repères et non la loi de Moïse. C’est pourquoi « les juifs se querellaient entre eux : comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » Et pourtant c’est son humanité ‘sainte’ qui nous sauve ! Laissons (re)construire notre humanité par la sienne… et la Vie éternelle nous

viendra !

« Si vous ne buvez pas son sang… » cette parole fait le même effet sur les juifs: « cette parole est rude, qui peut l’entendre ? » Pourquoi cette incompréhension ? Tout simplement parce qu’il est interdire de boire du sang d’animal d’après la Bible. Voici le texte du Lévitique qui concerne les sacrifices d’animaux : « Car la vie d’un être de chair est dans le sang, et moi, je vous le donne afin d’accomplir sur l’autel le rite d’expiation pour vos vies ; en effet, c’est le sang, comme principe de vie, qui fait expiation. Voilà pourquoi j’ai dit aux fils d’Israël : “Nul d’entre vous ne consommera du sang…” » (lévitique 17, 11-12)… Notons que cet interdit du Lévitique de boire du sang a encore une grande importance dans le monde juif quand Jésus parle (voir actes 15, 29).

 

 

Quand il demande de ‘boire son sang’, il scandalise. Car il dit que ‘boire son sang’ n’est pas interdit, au contraire, que

cela est source de vie éternelle, que le véritable sacrifice, c’est lui (et non les animaux)… Il donne sa vie jusqu’à ‘plus

soif’, la donnant à Dieu son Père et aux hommes en versant son sang… et c’est ce don d’amour jusqu’au sang qui

nous rapproche de Dieu en nous purifiant de tout mal (nous expiant) : « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui

autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de Christ. » (Ephésiens 2, 13)

 

 

Aller à la messe et communier, c’est se nourrir de l’humanité du Fils de Dieu et ‘boire’ à cette source de vie qui est son sacrifice réactualisé : « celui qui mange ce pain vivra éternellement » (Jean 6, 58) 

 

Père jean-Michel Moysan, curé