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« Pense à ton sort final et renonce à toute haine » (Siracide 28, 6)

Mais la sagesse a envie de dire :  à quoi ça sert de passer sa vie à ruminer, à rendre coup pour coup ?  Voilà ce qu’on est tenté se dire face à des gens dur de coeur ! A qui ça sert, tout ça ! Ceci est de sagesse !

 

Mais la foi chrétienne donne une autre perspective : tout situer par rapport à Dieu. Une phrase de la 1ère lettre de Saint Jean le dit avec clarté: « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez que pas un meurtrier n’a pas la vie éternelle demeurant en lui » (1 jn 3, 14-15) 

La haine, la rancune coupent de Dieu… nous devenons seuls dans la haine, à vouloir dominer l’autre, avoir sur lui une emprise, à vouloir lui faire mal. La foi en Dieu s’en ressent! Ben Sira le dit : « Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? S’il n’a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses péchés à lui ? Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ; qui donc lui pardonnera ses péchés ? » (Siracide 28)

Disons le autrement : celui qui se présentera à Dieu à la fin de sa vie, qu’aura-t-il à présenter, si sa vie aura été de rancune, de haine et d’hostilité ? ll aura les mains vides ! La rancune, la haine a une conséquence sur l’après-mort parce qu’elle est destructrice de notre ‘avant mort’, de cette relation à Dieu qui fait que le pardon ne advient pas, que la maladie n’est pas guérie… que nous sommes fermés… Bref, nous sommes perdus ! « Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même? » Luc 9:25 

Nous sommes invités non à rester perdus dans la haine, mais à renaître à nous-mêmes dans l’amour. Il nous faut nous tourner vers Jésus nous ouvrant le ciel par cette phrase on ne peut plus rempli d’amour : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » Et passer au pardon détruit notre haine… car nous avons lâché la grappe de la haine pour laisser l’amour venir… Quelle belle résurrection à venir !

 

Père Jean-MIchel Moysan, curé