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« Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi ! » (Matthieu, 20, 14)

Il nous faut d’abord situer le contexte où elle est écrite. L’Evangile selon Saint Matthieu est écrit

pour une communauté de juifs devenus chrétiens. Or cette communauté judéo-Chrétienne voit venir

des Grecs qui ont découvert Jésus. Ils sont les ouvriers de la ‘dernière heure’… ont-ils droit au même salaire que les ouvriers de la première heure . Ceux-ci ont vécu la longue histoire Israélite depuis Abraham qui ont travaillé à la Vigne (Isaïe 5), à former Alliance avec Dieu… ce fut difficile ! ils ont mérité un ‘bon salaire’ ! 

 

Mais Saint Matthieu rappelle la parabole de Jésus : « je veux donner au dernier venu (le grec) autant

qu’à toi (le juif)»… car ce dernier est disciple comme les autres. Il est venu a travaillé à la Vigne

même s’il a été appelé sur le tard.

Ce contexte n’est plus le nôtre… il nous faut actualiser pour aujourd’hui. 3 idées !

  • Jésus appelle toujours des hommes à travailler à la vigne de Dieu le Père. Or « La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris » (Isaïe 5, 7). Pour donner des fruits, la vigne a besoin d’être bêché, les plants émondé… pour qu’ils portent du Fruit. Dans le nouveau testament, la Vigne, c’est le Christ lui-même : « je suis la vigne et vous êtes les sarments ». Jésus appelle toujours des hommes pour travailler en Lui, la Vigne au Royaume de Dieu
  • Il y a une égalité fondamentale entre les baptisés, selon le Seigneur (il n’y a plus ni juif, ni grec)… entre les baptisés enfants qui ont été dans l’Eglise tout le temps (supportant les conflits et autres difficultés et les baptisés de la dernière heure (comme le bon larron), il y a égalité de traitement : c’est l’entrée dans la vie divine, la vie avec l’Eternel !
  • 'le poids du jour et de la chaleur’, nous pouvons le vivre et râler contre ceux qui arrivent au dernier moment. Mais quand nous entrons dans l’orbite de la foi, il n’y pas de salaire à attendre, mais une promesse à espérer, celle que Dieu fait à ses ‘travailleurs de la vigne’. Laquelle ? « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples. (Jn 15, 7-8).

Le salaire, ce sont les fruits pleins de Vie que nous développons… voilà la promesse d’une vie donnée à Dieu. Et là nous sommes tous à égalité.

 

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé