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« Pourquoi , Seigneur, laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? » (Isaïe 63, 17)

A ce constat de la violence qui fait feu de tout bois de plus en plus aujourd’hui (guerres, violence sur

les réseaux sociaux, calomnies), nous, les chrétiens nous sommes aussi désarmés que les autres. Nous voyons le désespoir envahir les cœurs sur le ‘fond humain’ de l’homme, quand nous ne nous laissons pas entrainer à hurler avec les loups. Mais la 'révolte' chrétienne consiste à ne pas accepter cette dégradation et à porter la question devant Dieu : ‘pourquoi, Seigneur, laisser nos cœurs s’endurcir ? »

Dieu peut-il quelque chose dans la violence d’aujourd’hui ? Il faut croire que Dieu est puissant, autrement nous ne sommes pas chrétiens. Répondre en disant que ce n’est pas à Dieu de faire, c’est à nous de faire cesser la violence est trop court… on sent la ficelle théologique déguisé en moralisme ! Or dans la bible, l’attente est bien portée sur Dieu lui-même :  « Divise-les, Seigneur, mets la confusion dans leur langage ! Car je vois dans la ville discorde et violence » (Psaume 54, 10) ;  « Délivre-moi, Seigneur, de l'homme mauvais, contre l'homme violent, défends-moi, contre ceux qui préméditent le mal et tout le jour entretiennent la guerre, qui dardent leur langue de vipère, leur langue chargée de venin. » (Psaume 139, 1) etc…

Le chrétien est celui qui sait qu’une Transcendance existe, un Autre (même s’il est caché) est là devant qui il peut tout porter tous les cris : c’est Dieu, le Seigneur, révélé en Israël puis en Jésus, actif aujourd’hui par l’Esprit saint, dont il attend tout ! Cette espérance ‘en’ Dieu, portons-la profondément en nous : « Ah, si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face ». Portons nos cris vers le Seigneur ! 

Demander à Dieu de venir changer le cœur de l’homme ! avoir ce désir divin pour notre monde ! Voilà une belle espérance à avoir vis-à-vis des proches blessés et blessants de nos familles, des voisins froids et malveillants de notre vie sociale, de nos dirigeants cyniques ou violents de notre vie internationale… et aussi vis-à vis de nous-mêmes : « viens, Seigneur Jésus ». La certitude chrétienne, c’est qu’il viendra, car il a vaincu la mort Quand cela viendra-t-il ? A son heure : « prenez garde, restez éveillés! » Laissons notre Espérance en Dieu s’éveiller en nous !

 

+ Père Jean-Michel Moysan, curé