Dans la bible, cette plainte est récurrente : « Le nombre de nos années ? soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n'est que peine et misère ; elles s'enfuient, nous nous envolons » (psaume 90, 10), criera le psalmiste.
Et la foi en Jésus, qu’a-t-elle à faire avec tout ça ?
L’expérience du dialogue m’a fait comprendre qu’avant de parler de Jésus à des souffrants, il faut rester longtemps auprès d’eux, écouter la plainte en silence, laisser venir les mots du ras le bol, laisser venir les cris hurlant parfois la solitude. Et c’est parfois difficile à entendre ! Dans le livre de Job, cette plainte coule à longueur de chapitre et la bible n’en a pas diminué le caractère cru, révoltant, répugnant (Job tombe malade).
Mais une fois livrée la souffrance, être chrétien invite à poser la question : ‘que fait-on après ?’… reste-t-on dedans, enfermé en nous-mêmes ou laisse-t-on le Christ venir habiter nos douleurs ? Y aura-t-il un sauveur ‘dans’ notre galère ? Job, dans sa plainte, peu à peu se met à prier : « tes mains m’ont façonné, créé de toutes pièces, et tu voudrais me détruire, souviens-toi, tu m’a pétri comme l’argile ! » (chapitre 10) Il demande des comptes à Dieu… le sémite pense que tout vient de Dieu, y compris le malheur ! Mais au moins il crie vers Dieu ! il vaut mieux crier vers Quelqu’un habitant la haut que de s’enfermer sur soi, faute de foi en Dieu ! ‘Vous avez de la chance, vous les croyants, d’avoir lieu vers qui crier’, entend-on quelquefois !
Pourquoi crier vers Dieu ? Car Il nous a fait pour Vivre, tel est la conviction chrétienne au sujet du créé : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie » (sagesse 1). Quand le Fils de Dieu apparaît, il restaure la Vie dans la créature blessée : « le soir venu, on lui amenait tous ceux qui étaient guéris d’un mal… et il guérit beaucoup de gens. » Quel est le sens de ces actes ? faire advenir le Royaume de Dieu dans la vie humaine : « Jésus de Nazareth, Dieu lui adonné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. » (Actes 10, 38)
Confions beaucoup au Seigneur Jésus nos proches touchés dans leur corps… demandons-lui qu’il s’approche d’eux et les restaure dans toute leur personne !
+ Père Jean-Michel Moysan, curé